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La blogosphère de Charline à Kinshasa

10 janvier 2008

Maman désespérée recherche poubelle à enfants

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Je m'en allais tranquillement accompagner une délégation belge à la commune de Kisenso, lorsqu'un jeune homme, Gaylord (photo), a accouru vers moi, un gamin dans les bras. Agité, il me parle en lingala en me montrant l'enfant. Il me raconte une histoire de rivière, de femmes qui crient et de nourriture, mais ma connaissance du lingala est assez limitée et je demande à me faire traduire ses propos. Résultat: Son histoire est simple, et triste à mourir... S'en allant à la rivière pour chercher de l'eau, sa femme a trouvé ce gamin enterré sur la rive. Seule la tête dépassait, une tête qui hurlait à la recherche d'aide. C'était le jour de Noël, et puisqu'on personne ne connaissait le gamin, Gaylord et sa femme l'ont rebaptisé "Moïse". Le garçon, âgé d'environ deux ans, reste provisoirement chez ce couple bienveillant, mais très jeune, et très pauvre. Pendant ce temps-là, on recherche ses parents, pour pouvoir les jetter en prison.

Cette histoire illustre tout le désespoir de familles trop nombreuses, pour lesquelles chaque nouvelle naissance représente une bouchée de moins pour leur unique repas quotidien. C'est une histoire malheureusement trop fréquente dans les zones périphériques de la capitale, ces zones d'accueil des nouveaux citadins pour qui l'image d'une Kinshasa-eldorado s'écroule bien rapidement...

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10 décembre 2007

A chacun sa table!

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"Voyez", me dit cette vendeuse dans un marché de Kimbanseke en me montrant le poisson qu'elle tient dans sa main gauche "ça, il n'y a que ceux qui ont de l'argent qui peuvent se l'acheter. Mais pour les pauvres comme nous, on doit acheter des tout petits poissons". Et de me montrer sa main droite. "Ils sont tellement petits: ça peut à peine nourrir un chat... Voilà ce que je donne à manger à mes enfants: du poisson pour chat!". Cette remarque, jetée au hasard à la mundele que je suis, m'a fait remarquer que l'on peut facilement évaluer le niveau économique d'un quartier en observant les produits que l'on y vend. A Kimbanseke et Kisenso, où les poissons dépassent rarement les 15 cm et les tomates sont souvent pourries, on y mesure le sel avec un dé à coudre, et l'ail s'y vend à la gousse. Dans les super-marchés du centre-ville, on trouve des grosses pièces poissons bien gras, les tomates s'achètent par tas de 5, le sel se vend aux 100 grammes et l'ail est présenté en grosses grappes, comme celles que l'on ramène du Sud de la France. Comme quoi ici, chacun a sa place, sa table et son repas!

4 décembre 2007

Dilemne

P1030061Un épisode avec un journal, un journaliste, et sa direction commerciale m'a rendue verte de rage la semaine dernière. A en perdre le nord et les bons principes anti-corruption.

Je m'explique: Au Congo le secteur de la presse est en situation de déliquescence morale et financière quasi-totale. Les médias n'étant pas solvables, ils sont incapables de payer leurs employés. Pour survivre, les journalistes se laissent acheter par des personnes ou des entreprises en mal de visibilité. On appelle ce phénomène le "coupage": les journaux sont remplis de publi-reportages, et les J.T. se composent d'une suite assomante d'images de réunions, de colloques ou de remise de diplômes. Un vrai désastre. Je pourrai parler longuement de cette pratique, mais je le ferai à une autre occasion.

Après la lecture inspirée d'un ouvrage sur le sujet (GRET, Le coupage: gangrène du journalisme), je me suis dit que cette fois, c'en était fini, que j'allais porter le poids de mes études de journalisme et poser un geste héroïque pour le monde des médias congolais. Fini le coupage, j'allais tenter l'expérience de la transparence. Je négocie donc directement avec le directeur commercial du journal plutôt qu'avec le journaliste auquel je suis habituée. J'ai deux formations dont je veux faire parler, et l'on tombe d'accord sur 200 $ pour les 2 articles d'une demi-page.  A ce prix-là normalement j'ai une page entière par article, mais au moins je me dis que je fais vivre le journal en tant que structure et pas juste un journaliste. Au lieu de se mettre 200 $ dans la poche, je me dis qu'il recevra 40 ou 50 $ tandis que le reste servira à faire tourner la rédaction.

Que nenni! Lorsque le journaliste m'annonce qu'il n'a reçu de sa rédaction que la somme de 6$ sur les 200 $ - soit 3% de ce que j'ai payé au directeur commercial-, je me rends compte de ma naïveté. En voulant faire vivre une entreprise, j'en arrive à ruiner ses employés, qui se retrouvent avec à peine de quoi se payer le transport jusqu'à nos bureaux. D'autant plus que je ne suis même pas sûre que les 194$ restants aient réellement servi à payer les factures de l'entreprise: peut-être cela a-t-il servi à payer le nouveau GSM du directeur commercial...

Que faire alors?? Moi je suis perdue: se la jouer "transparent" en passant par une direction commerciale qui affame ses employés, ou entretenir un journalisme gangréné en "achetant" les journalistes, en leur offrant un salaire décent au détriment de la liberté rédactionnelle ? Vraiment, j'y perds mes repères...

27 novembre 2007

Bédés: ça bouge à Kin!

Amateurs de BD, allez jeter un coup d'oeil sur www.talatala.cd ! Je tombe un peu tard sur ce site Internet, puisqu'il annonçait une exposition de B.D. kinoises à Bruxelles dans le cadre du festival Yambi. Je suis en retard d'une guerre, puisque l'expo se terminait le 27 octobre. Mais je découvre seulement le site aujourd'hui, avec ses dizaines de planches de B.D. visibles online. Allez-y vous délecter avec quelques histoires brèves: chacune d'elle raconte en image un des aspects de Kinshasa. Prostitution, drague, enfants des rues, commissionnaires, transports, arnaques en tout genre: voilà de quoi mettre des images sur ces concepts intimement liés à Kinshasa. (suivez le lien "planches" en haut à droite). Pour agrandir les dessins: cliquez dessus.

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sh_gu_s5sh_gu_s6sh_gu_s7       Auteur: Alain Piazza Dinsundi Paya

16 novembre 2007

Clap! Troisième!

NYL3Nzela Ya Lobi 3ème est né. Il sort avec quelques jours (semaines? chuuut) de retard, mais l'essentiel, c'est qu'il soit là, n'est-ce pas?

Je ne saurais insister suffisement: si vous êtes intéressés 1. par le programme dans lequel je travaille; 2. par ce que à quoi je consacre quelques jours intenses par mois 3. par la vie des habitants de Kisenso et Kimbanseke à téléchargez ce journal!

De plus en plus, on essaie de donner au journal une vraie partie "actualité" en lien avec le développement à Kimbanseke et à Kisenso, et pas uniquement en lien avec nos projets. C'est un peu dur, car les lecteurs ont du mal à nous faire parvenir des infos sur ce qu'ils (ce qui se) réalisent dans leur commune, et donc il faut un peu courrir après cette information. Mais je garde l'espoir, d'ici peu les ONG locales et autres associations prendront le pli et utiliserons le canal du Nzela Ya Lobi pour faire connaître leurs actions dans la commune.

Pour rappel, Kimbanseke et Kisenso sont deux communes de la périphérie Est de Kinshasa. Ce sont les réservoirs de domestiques et d'enfants des rue pour toute la capitale. Leurs problèmes majeurs: l'absence de route, d'accès à l'eau, à l'électricité, les inondations et les érosions (...).

Au menu dans cette édition: 

  • La Une

  • Actualité: Crash de l’Antonov à Kingasani; Table-ronde sur le désenclavement de Kisenso; Une commission mixte pour les travaux de l’av. de la Paix page_2_et_3. Dossier: le marché Ngandu à Kimbanseke page_4_et_5

  • PAIDECO: Dossier: 18 chantiers de LAE terminés à Kisenso page_6_et_7; Kimbanseke: visite photographique de quelques chantiers. page_8 ; Pas de travail sans rémunération! page_9 ; Dossier: la formation dans un contexte de décentralisation. page_10_et_11; Axe Ndjoku: création d’une plateforme d’ONG.; page_12_et_13: C.C.D.: présentation des membres (suite).

  • Santé: La maladie du sommeil sévit à Kinshasa; La mutuelle de santé arrive à Kisenso. page_12_et_13 

  • Economie Le guichet d’économie locale au service de votre entreprise; l'exemple de Bukavu page_14_et_15

  • Nouvelles de province: Atelier genre au Bas-Congo. page_16_et_17 

  • Sport: Etat des lieux du sport à Kimbanseke; Le stade municipal de Kisenso a perdu son éclat. Divers: courrier des lecteurs; l’équipe du PAIDECO s’agrandit; visite de chantiers du PAIDECO. page_18_et_19

  • Communiqués et contacts: page_20

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Parce que j'ai pitié de vous, je vous ai mis la version intégrale en français, mais il s'agit en réalité d'un journal bilingue français-lingala. Voir aussi les précédents numéros: juillet-août et septembre-octobre

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14 novembre 2007

Kinshasa: récit d'une mort ordinaire

RichardA force de vivre au quotidien dans une ville délabrée, celle-ci a pris à mes yeux un  caractère de normalité. A mon arrivée à Kin, je vous ai parlé de plusieurs gangrènes de cette ville. Parmi celles-ci, il y a la circulation routière: Les routes délabrées; l'absence de code de la route ou en tout cas de son application; les chauffards; les véhicules de ministres qui roulent à contre-sens et à toute vitesse; les roulages (policiers affectés à la circulation) qui se laissent "acheter", créant ainsi des embouteillages monstres à la faveur d'un usager qui aura balancé un billet assez gros dans la main du fonctionnaire. Etc. etc. etc. J'avais donc fini par m'y habituer. Mais la déliquescence de cet état m'a de nouveau frappé de plein fouet dimanche matin, lorsque j'ai entendu le récit de l'accident mortel de mon collègue Richard Bilenge, décédé dans un frontal nocturne avec un camion.

A Kinshasa, pas d'éclairage public la nuit bien sûr. Un trou dans la route, comme toujours. Le camion veut l'éviter, se déplace sur la bande de gauche. Normal. Sauf que, ce camion-là n'a pas de phares. Richard ne le voit pas, et c'est le crash.

Richard, toujours vivant, est coincé dans sa titinne. Le chauffeur du camion s'enfuit. Sans prévenir qui que ce soit, évidemment. Le camion, lui, reste sur place. Il venait livrer des pains aux boulangeries de la ville. Quand les militaires arrivent sur place, ils se disputent la répartition des pains au lieu de tenter de sortir Richard qui agonise. Pire: ils tirent en l'air pour éviter que les civils ne s'en mêlent. Une fois servis, ils laissent les riverains se charger de sortir le corps brisé de Richard de sa prison. Puis, il faut encore attendre qu'une voiture puisse l'emmener à l'hôpital. Mais à 4 heures du matin à Kinshasa, presque aucun véhicule ne circule dans les rues sombres de la capitale. Ce n'est qu'à 5 heures du matin, soit deux heures après son accident, que l'on trouve un véhicule pour l'y emmener. Mais là, il n'y a plus besoin de se dépêcher: Richard est mort quand il passe le seuil de l'hôpital Mama Yemo.

7 novembre 2007

Visite de Sarah au Rwanda

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Wawwww, wawwww, quelle semaine! Un petit tour chez Sarah, l'Homme sous le bras, voilà qui a de quoi recharger mes batteries... Pour infos, Sarah et moi nous nous sommes rencontrées à l'U.L.B. dans des circonstances quelques peu éthyliques... De là est né une forte amitié, qui s'en est suivie par quelques années de vie commune. Le hasard faisant bien les choses, la voici aujourd'hui au Rwanda, dans le pays de ses origines. Et moi en R.D.C.. Même s'il y a tout de même 2000 km qui séparent Kinshasa de Kigali, on ne pouvait pas se permettre de ne pas se rendre mutuellement visite alors que nous vivons dans deux pays limitrophes.

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Remarque: les photos ont presque toutes été prises par François. Si vous voulez voir de plus prêt les clichés: cliquez dessus

Sarah bosse au Rwanda comme elle travaillerai en Belgique. Elle, fille unique qui a toujours galéré pour terminer ses fins de mois, s'est découvert au Rwanda une quarantaine de cousins pour qui l'argent n'est pas vraiment un souci. Elle devait y rester trois mois, elle y restera une année.

Le développement, ce n'est pas son truc. Son dada c'est plutôt la culture, et son projet a des frères jumeaux un peu partout en Europe. Elle gère un bibliobus, qui passe d'écoles en écoles. Les comédiens débarquent dans une salle de classe, pour un kidnapping littéraire en bonne et due forme: d'abord, ils leursarah_dans_son_bibliobus jouent des extraits de livre, avant de les emmener dans ce véhicule qui regorge de livres pour tous les âges et pour tous les goûts (mais surtout pour les enfants/ados).

L'équipe du bibliobus étant réduite cette semaine-là, je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de voir les artistes au boulot. A défaut, Sarah nous a fait visiter quelques recoins de sa ville, qui vient de fêter son centenaire.

On marche, on marche beaucoup cette semaine. Je crois que ce qui m'a le plus frappé au Rwanda, c'est peut-être ce sentiment de sécurité qui m'a accompagné tout au long de ma on_marchevisite de la ville. La facilité de déplacement également: des taxis motos à perte de vue, bien plus nombreux que nécessaire, de jour comme de nuit. Pas même le temps d'y réfléchir deux fois que l'un d'eux s'arrête déjà devant vous. Le pied quand on connaît les problèmes de transports de Kinshasa.

Babellage intempestif, sorties avec les autres volontaires de la CTB, partage d'expériences (et ô surprise: d'un côté et de l'autre de la frontière ce sont les mêmes questions qu'on se pose), leçons d'histoire et visite zoologique. Voilà en gros le programme de ma semaine à l'Est. Une petite bulle d'air frais qui m'a fait du bien! Merci Saartje!

Voir aussi l'album photo

6 novembre 2007

Kigali, la ville qui pousse plus vite que son ombre

Kigali_la_moderneKigali, une ville qui pousse et se (re)construit à une vitesse démentielle. Partout, des chantiers en cours de construction pour la middle- et upper-class revenue d'exil en Europe ou ailleurs. Nous, pour nous y retrouver, on avait rebaptisés les quartiers "Beverly Hills" (les superbes villas 18 chambres-5 sdb-barbelés en option) ou "Desperate Housewives" (le quartier des maisons chic et semblables). Thomas & Piron y a même fait construire des maisons témoins... De l'autre côté, ce sont les quartiers populaires: parmi ceux-là, Nyamirambo, lieu de rassemblement des musulmans et des immigrésmosqu_e_de_Nyamirambo west-africains, avec ses deux mosquées aux toîts verts. Au centre-ville, on est happé par la modernité des lieux: centres commerciaux de luxe, building vitrés, banques à gogo. Mais même dans ce que j'ai pu voir de la cité, Kigali semble avoir fait de grands pas en avant dans ses moindres recoins: la nuit l'électricité permet à chacun de poursuivre ses activités et les routes principales, bordées de part et d'autre de beaux caniveaux, sont parfaitement goudronnées. Ce goudron, on le retrouve aussi sur les grands axes de ce minuscule pays qu'on traverse en quelques heures. Mais en sortant de la capitale, on cit__kigaloise_et_sa_routeconstate un développement à double vitesse: la priorité des priorités, c'est la construction de Kigali, qu'il faut rendre attrayante pour les investisseurs, les entreprises internationales et les emmigrés. Ca c'est pour l'immédiat, et la tactique semble marcher plutôt bien. Mais pour le développement des campagnes, on repassera en 2020.

24 octobre 2007

Come back!

Oui oui, je suis toujours là... Rhôôôô-là-là, je suis vraiment impayable dans le genre! Evidemment, j'ai mille choses à développer, ça passe du "la Belgique franchement j'adore" (ou alors c'est juste pour les vacances que j'adore?!?), aux histoires kinoises à raconter (genre, ce matin j'ai appris qu'une des ONGs avec lesquelles on travaille suspend les travaux de construction de caniveaux. Pourquoi? La journée, elle creuse les tranchées, et la nuit les riverains les rebouchent parcequ'ils préfèreraient qu'on les fasse sur une autre rue...), en passant par l'atelier Genre auquel je participe pour l'instant à Matadi, atelier organisé par Morgane, une autre volontaire du PAIDECO, mais qui bosse elle dans le Bas-Congo. Des tas de femmes intelligentes, dynamiques, drôles réunies, ça fait du bien parce que franchement, jusqu'alors j'avais failli désespérer en matière de compétence féminine congolaise...

Et puis, comme tous les deux mois, je suis occupée au montage du Nzela Ya Lobi, le journal de nos communes d'intervention (lisez-le s.v.p., y'a des choses intéressantes...), et ça... ça... ça prend un de ces temps bêtes! Enfin, maintenant j'ai une collègue qui bosse avec moi sur la communication du projet, et ça m'aide quand même pas mal du tout pour la rédaction des articles: plus besoin de (trop) m'arracher les cheveux avec les journalistes, puisque la meilleure d'entre eux bosse maintenant avec moi...

Puis pour ceux qui la connaissent, dimanche, je m'envole vers Goma pour aller voir Sarah, ma ptite métisse préférée, à Kigali. Contente, super-contente la Charline!!! Bref, entre tous ces trucs à faire ou à penser, j'ai plus le temps de développer des articles construits, équilibrés, recherchés, ou autres intelligences du genre... Mais soyez rassurés, je pense quand même à vos, ô illustres lecteurs, alors comme je suis sympa, je vous offre une toute belle photo, histoire de me faire pardonnerP1040964

4 octobre 2007

Crash aérien sur Kimbanseke

Ces derniers temps, je délaisse un peu ce blog: plus le temps, plus l'envie et surtout plus trop d'inspiration pour vous raconter ma petite vie et ce que j'y croise. Ce soir déjà, c'est de nouveau le départ pour la Belgique, moins d'un mois après être revenue de vacances. Non, non :  on ne m'a pas offert une promotion qui me permette de me payer un aller-retour tous les mois, loin de là... (pour des infos sur le service volontaire de la coopération belge, c'est ICI). Il s'agit simplement d'aller régler quelques formalités administratives de fin de contrat, et d'aller resigner pour un an de plus. Avec, à la clé, quelques jours de vacances. Et en cette journée où je sais que je vais passer une horrible nuit dans un avion frigorifique, le cou plié en deux et le dos en compote, j'ai la glandouillante facile, pas envie de me tuer au boulot... Canalblog: here I am !

Je disais donc, ce soir je prends l'avion. Ce soir, heureusement, car ce matin à 11 heures, un cargo russecrashKingasani qui venait de décoller de l'aéroport international de Kinshasa à destination de Tshikapa (Kasaï occidental, au centre du pays) s'est écrasé quelques kilomètres plus loin... à Kingasani, un quartier de la commune de Kimbanseke (à seulement quatre avenues d'un des chantiers du PAIDECO). Le cargo, qui comptait à son bord 27 personnes, appartenait à la compagnie aérienne Africa 1. Sur les 27 personnes, 25 seraient mortes sur le coup. Mais ce ne sont pas les seules victimes, car comme je vous l'ai déjà expliqué, la commune de Kimbanseke est très peuplée, et le quartier Kingasani n'échappe pas à la règle: l'avion a littéralement écrasé deux maisons d'habitation, tandis que d'autres maisons ont également été touchées. Selon ma collègue Elise, qui est actuellement sur place (elle prend des photos pour le Nzela Ya Lobi 3), il y a énormément de curieux autour du lieu de l'accident, et il est donc difficile d'évaluer le nombre de morts ou de blessés. Jusqu'à présent on parle d'une trentaine de morts. Le service incendie de la RVA (régie des voies aériennes) est à l'oeuvre, et 5 heures après le crash, ils sont toujours occupés à extraire des corps des cendres. De son côté, la Croix-rouge est sur place pour fournir les premiers soins et évacuer les blessés vers l'hopital de référence. Plus de précisions arriveront plus tard je suppose, sur vos écrans de télévision.

En 1996, même scénario au centre de Kinshasa, cette fois aussi avec un Antovov, l'avion avait loupé son décollage et avait terminé sa chute sur un marché voisin. Résultat: 250 morts. Au moins, je suis rassurée pour ma propre survie au vol de ce soir: la probabilité est extrêmement faible pour qu'un deuxième avion en partance de Kinshasa ne s'écrase dans la même journée. Enfin, j'espère... Photo: EPA

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